Charentes-Cognac
Prix moyen des vignes en 2023
En 2023, les marchés du cognac marquent un ralentissement qui se traduit par une réduction du rendement autorisé 2023 (qui passe de 14,73 à 10,50 hectolitres d’alcool par hectare) et des contingents de plantations nouvelles 2024 (seulement 100 hectares, contre 3 129 hectares en 2023 et une moyenne annuelle de 2 741 hectares entre 2018 et 2022). Les exportations de cognac n’ont jamais autant baissé qu’en 2023 (-22% dans le monde, -45% rien qu’aux États-Unis) alors que le vignoble n’a jamais autant produit d’alcool qu’avec son millésime 2023. Face aux vents contraires de l’économie mondiale, la filière cognac marque une pause et fait le dos rond. Dans ce contexte incertain marquant la fin d’une période euphorique, le marché viticole, toujours aussi restreint en termes de surfaces mises sur le marché, connaît un virage marquant en termes de prix au cours de l’année 2023. Les ventes de vignes enregistrées sur une bonne partie de l’année 2023 sont le fruit de négociations et d’accords signés avec les propriétaires fin 2022 et début 2023. Elles sont basées sur les valeurs de 2022, celles maximales observées ces dernières années. Au cours de l’année, en lien avec les éléments de contexte décrits ci-dessus et la hausse des taux d’intérêt, le prix de vignes connaît une légère baisse qui se poursuit sur le début 2024, de l’ordre de 10 à 15% selon les crus et les secteurs. Le marché des cessions de parts sociales, qui n’avait cessé d’augmenter depuis plus de 10 ans, fait l’objet d’une régulation depuis le 2 avril 2023 avec la mise en œuvre de la loi Sempastous. Les prises de contrôle de sociétés agricoles via des cessions de parts sociales ou d’autres formes d’opérations sociétaires sont soumises à une demande d’autorisation administrative lorsqu’elles excèdent le seuil d’agrandissement significatif fixé par arrêté préfectoral. L’esprit de la loi est de mettre en place un contrôle permettant de limiter l’accaparement et la concentration du foncier, au service de l’installation et de la consolidation des petites exploitations. Son effet reste très modéré sur l’année 2023, beaucoup de cessions de ce type ayant été anticipées et enregistrées avant le 2 avril 2023 pour échapper à ce dispositif. Cependant il est important de souligner que le peu de foncier maîtrisé par ces mesures a permis d’installer, de consolider des petites exploitations et de réaliser des échanges restructurants, répondant ainsi aux objectifs de la loi. Cette tendance tend à s’amplifier début 2024, soit par la maîtrise de mesures compensatoires dans le cadre de la loi Sempastous, soit par la maîtrise en amont et à l’amiable directement par la Safer de dossiers de cessions de parts permettant la réalisation d’appels à candidatures.
Marché des vignes en 2023
2,31% des surfaces
en vignes ont été vendues